Roseraies Tschanz (La Balise N°7, St-Prex 2016)


Lorsque nous l’ avons appelé pour lui proposer de le rencontrer, Olivier Tschanz a répondu « Oui venez quand vous voulez, je ne note jamais mes rendez-vous, je suis presque toujours là ». Etonnant de nos jours de ne pas s’ entendre dire « Cela va être difficile, mon agenda est quasi plein ». Mais s’ il ne note rien, cela ne signifie pas pour autant qu’ il n’ a rien à faire, bien au contraire.

Un peu, beaucoup, passionnément, depuis près de 68 ans

L’ aventure Tschanz commence en 1939, quand le grand-père d’ Olivier achète un terrain à Vidy. Puis Ernest, le père d’ Olivier décide de vivre sa passion pour les roses et ouvre son entreprise à l’ âge de 21 ans, après son apprentissage de pépiniériste. L’ entreprise Tschanz est officiellement fondée le 1er novembre 1948. Les Tschanz ont continué à cultiver leur passion, et ce, même s’ ils ont dû abandonner leur roseraie de Vidy, parce qu’ un terrain de foot devait la supplanter. L’ aventure s’ est alors poursuivie à SaintPrex. « Mon père avait acheté un terrain aux Fontaines en 1985 », nous explique Olivier. « Il cultivait de la fleur coupée de pleine terre ». Puis, en 2012, Olivier construit la roseraie que nous connaissons aujourd’ hui. Une grande bâtisse en bois et un terrain avec des rosiers en pots face à une vue magnifique. Pas moins de 100 000 rosiers et environ 300 variétés sont cultivés annuellement. Des rosiers choyés par Olivier mais aussi par ses deux fils, Stéphane et Christophe.

Un travail de fourmi

Olivier et ses fils ne comptent pas leurs heures. Pas étonnant qu’ ils soient toujours là ! En mars-avril, il faut planter les porte-greffes, qui sont des plants d’ une année. Ils recevront leur greffe en été, une technique très minutieuse, puisqu’ il faut « insérer l’ œil sous l’ écorce du collet du portegreffe ». Ces greffes permettent de multiplier une variété de rose tout en préservant ses caractéristiques et qualités. Au printemps suivant, on rabat ces rosiers au-dessus de la greffe afin de favoriser le développement de celle-ci. C’ est aussi au printemps qu’ il faut effectuer les pincements pour permettre aux rosiers de se ramifier davantage. Les premières fleurs apparaissent fin juin, début juillet. L’ arrachage des rosiers s’ effectue en octobre-novembre. Puis en janvier-février, il faut tailler les rosiers en conteneurs afin de les préparer pour la vente de printemps. C’ est aussi à cette période qu’ Olivier dit avoir un peu moins de travail et que lui et ses fils s’ octroient une journée de ski de temps en temps !

Quelques conseils d’ un pro

« On ne plante pas un rosier n’ importe où… L’ épanouisse ment d’ une espèce dépend de la nature d’ un terrain, de l’ exposition et de l’ ensoleillement ». De manière générale, il faut planter les rosiers dans un endroit ensoleillé et aéré. « Le sol ne doit pas être trop humide, car combinée à la chaleur, l’ humidité favorise le développement des maladies ». Pour les rosiers en pleine terre, un arrosage une fois par mois est suffisant en été. Un rosier peut vivre 25 ans, voire plus. Et pour le remplacer, un échange de plante ne suffit pas, il faut changer la terre jusqu’ à une profondeur de 50 cm. Olivier n’ est pas avare de conseils et partage volontiers ses connaissances.

Les stars des jardins

Si vous rêvez d’ une garden-party avec des stars, qu’ à cela ne tienne! Chaque espèce de rose a un nom et le catalogue recèle une myriade de stars qui ne demandent qu’ à s’ inviter chez nous. Charlie Chaplin, Louis de Funès, Ingrid Bergman... Les amateurs d’ opéra pourront même planter une Traviata. Encore faut-il savoir si l’ on souhaite accueillir ces stars les pieds fermes dans notre sol ou grimpant le long de nos façades. Pour ne pas se tromper, consultez la famille Tschanz qui se fait un plaisir de prodiguer ses conseils. Périodiquement, des cours de taille sont organisés sur place.
Prochaines dates : 25 février, 1er et 8 mars 2017 de 9h00 à 12h00.